Ecc 8.2-9
Constat 8b : Il y a un temps pour toutes choses, et chaque choses a son heure sous le ciel.
Comme souvent l’Ecclésiaste juxtapose deux affirmations antagonistes.
- La sagesse permet de discerner le moment opportun et la juste manière de procéder. (v.5-6).
- Et juste nous ne sommes pas capables d’anticiper les choses.
Sans doute, faut-il comprendre, une fois de plus, qu’il est bon d’être sage et humble en même temps. L’Ecclésiaste précise qu’il faut particulièrement se montrer sage et patient pour trouver les bonnes opportunités, lorsque notre « patron » n’agit pas toujours avec justice.
Le v.8 laisse entendre qu’une partie de la méchanceté est liée à la difficulté à accepter notre finitude. Nous vivons cette tension entre la soif de vivre et la certitude de mourir… et nous la faisons parfois sentir aux autres, de la même manière qu’ils nous le font subir leurs pressions intérieures.
J’ai observé, en période de confinement, que des « chefs » ont harcelés leurs employés d’exigences inutiles, sans doute parce qu’ils ont mal vécu le sentiment de ne pas pouvoir faire avancer les choses et, sans doute, parce qu’il leur était difficile de ressentir leur propre importance seul dans leur chambre.
« Le grand pouvoir de l’homme est celui de faire le mal (v.9) […]. L’homme limité par sa méconnaissance de l’avenir et le « mur » de la mort, trouve le moyen d’écraser son prochain. Le pouvoir qu’il n’a pas sur lui-même il le reporte contre les autres. » A.Maillot.
Ecc 8.10-14
Constat 11b : l’injustice remplace souvent la justice, mais la justice est toujours préférable.
L’Ecclésiaste égraine ici une série de réflexion sur le sort du méchant. Il commence pas déplorer que, lors des enterrements, on fait spontanément la louange du défunt, même lorsqu’il ne le mérite pas. Une manière de déplorer notre manque de discernement et sans doute de louer notre capacité à voir de bons côté, même chez les méchants.
Il poursuit en précisant que le juste est plus heureux. Pas forcément plus riche et en meilleure santé (vous vous rappelez que c’est une des affirmations des pharisiens). Mais parce qu’une bonne conscience devant Dieu est une source de bonheur.
Il lance un appel (aux juges et aux parents) à sanctionner les mauvais agissements, dans le but d’éduquer. Nous constatons que le méchant s’en sort souvent bien, et cela risque de nous décourager à faire le bien.
Ecc 8.16-9.6
17e constat Le plus grand menteur est celui qui prétend savoir
L’Ecclésiaste reprend ici l’idée de 8.11, il est regrettable que la méchanceté ne soit pas punit rapidement. Une nouvelle fois, il nous dit que nous sommes pécheurs et qu’il nous faut des encouragements pour faire le bien. La sagesse ne suffit pas pour diriger nos conduites, il nous faut des encouragements concrets pour bien agir.
D’ailleurs, la sagesse ne suffit pas, tout court, car la complexité du monde échappe à notre compréhension. La mort, les émotions (amour et haine), l’action de Dieu restent des mystères pour nous.
La mort lui semble souhaitable, car on arrête enfin d’être frustrés. Mais il s’empresse d’ajouter que la vie est un bien précieux. Il le dit avec un brin d’humour : « un chien vivant, vaut mieux qu’un lion mort. »
