Ecc 6.1-9
Constat 15b : L’argent, comme le reste, n’est pas une garantie de bonheur. Mais mieux vaut en profiter que de rester toujours sur sa faim.
L’Ecclésiaste s’attaque à trois affirmations de son temps (et du notre aussi, en partie) : le bonheur provient de 1) la richesse, 2) une longue vie et 3) une nombreuse descendance. Il affirme une nouvelle fois, que le bonheur n’est pas « mécanique », il n’est pas lié aux circonstances. Le bonheur naît de notre capacité à nous réjouir de ce qui est là, maintenant… Notre appétit n’est jamais satisfait, on veut toujours plus… notre convoitise est un des grands freins à notre bonheur. Et paradoxalement, notre besoin de sécurité (une autre convoitise) peut nous conduire à thésauriser, d’où l’exhortation à profiter de richesse.
Jésus a vécu courtement, sans richesse et sans enfants et c’est notre modèle… aussi pour trouver le bonheur. Jésus a aussi enseigné qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (Ac 20.35).
Donner de l’argent, du temps et aussi laisser nos enfants partir. C’est notre choix de nous réjouir de pouvoir donner lorsque nous le pouvons. Ou pour reprendre les mots de l’Ecclésiaste, c’est un don de Dieu de nous réjouir de donner.
PO m’avait fait remarquer que les boxeurs disent également : « Il y a plus de joie à donner, qu’à recevoir ». C’est pas faux,… mais pas tout à fait le sens que Jésus lui donne.
Ecc 6.10-12
Constat 9b : L’homme ne sait pas ce qui l’attend.
« Plus on multiplie les paroles, plus on accroît les frustrations ». J’aime bien ce verset.... Que de discours sur la condition humaine, sur son passé et sur son futur. Cette période d’épidémie nous en a donné un exemple marquant. Que de discours et que de frustrations.
L’homme ne peut pas savoir « quel sera son avenir sous le soleil ». L’Ecclésiaste ajoute une question à laquelle il a pourtant déjà répondu : « Qui peut nous révéler l’avenir ? », Dieu bien sûr, mais le souhaite-t-il ? Et est-ce une bonne chose pour nous de connaître le futur ?
Nous ne pouvons pas nous empêcher de prévoir, réfléchir, imaginer, analyser, planifier… et ensuite, nous sommes souvent frustrés. Chercher à prévoir, sans le pouvoir, fait partie de notre condition humaine, dit l’Ecclésiaste et il nous invite à la vivre avec un peu d’humour et d’auto-dérision. (c’est ce qu’il pratique manifestement envers lui-même).
